Kyste synovial du poignet

Docteur Renaud Duché /Avignon
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KYSTE SYNOVIAL DU POIGNET

DÉFINITION

Le kyste dit  » synovial  » du poignet est la plus fréquente des lésions bénignes de la main.
Il représente plus de 50% de l’ensemble des tumeurs bénignes de la main.
Il se caractérise par une tuméfaction apparaissant dans 70% des cas à la face dorsale du poignet et dans 30% à la face antérieure dans la gouttière du pouls.
Il s’agit d’une lésion bénigne dont l’évolution se caractérise par des phases de remplissage (augmentation de la tension et donc du volume) et des phases de vidange (diminution de volume).
L’origine de ces kystes, qui sont remplis d’un fluide synovial épais, provient d’une dégénérescence des tissus péri articulaires, des gaines des tendons, ou beaucoup plus rarement de la paroi de l’artère radiale.
Il y a une nette prédominance féminine et nombre de ces kystes vont sortir après la puberté entre 14 et 18 ans.

Poignet de profil montrant le DCSS
Poignet de profil montrant le DCSS (Dorsal capsuloligamentous scapholunate septum)
Poignet de face exposant le DCSS à la face dorsale
Poignet de face exposant le DCSS à la face dorsale

Nous savons aujourd’hui que le kyste dorsal du poignet provient d’une dégénérescence de ce DCSS.
La raison n’en est pas connue.

Kyste synovial dorsal du poignet
Kyste synovial dorsal du poignet

Les kystes antérieurs surviennent en général plus tard dans la vie et peuvent être en relation avec une arthrose débutante du poignet. Certains kystes particuliers proviennent d’une dysplasie de la paroi de l’artère radiale et sont plus compliqués à traiter.

Kyste synovial antérieur de la gouttière du pouls
Kyste synovial antérieur de la gouttière du pouls

SYMPTÔMES

L’existence d’une petite tuméfaction du poignet, de volume variable sera hautement évocatrice d’un kyste liquidien.
En effet, une lésion pleine ne fait qu’augmenter de volume.
Ces kystes peuvent être douloureux ; ceci est expliqué par la mise en tension (lors de la flexion du poignet) ou la mise en compression (lors de l’extension du poignet) du DCSS à l’origine du kyste.
Ils sont très rarement compressifs pour les structures de voisinage.
Ils ne compromettent pas le fonctionnement tendineux et la mobilité des doigts est toujours normale.
Il y a une vraie gêne esthétique, en particulier chez les jeunes femmes.
Ils ne peuvent pas se percer spontanément mais peuvent se rompre à la faveur d’un choc ; Ils ne seront alors plus visibles pendant quelques temps mais se reforment quelques mois plus tard dans la majorité des cas.
Enfin, certains kystes peuvent disparaître spontanément après quelques mois ou années de présence, ce qui explique qu’il ne faut jamais se précipiter pour les opérer.

DIAGNOSTIC

L’existence d’une tuméfaction de volume variable dans une localisation typique au poignet fera penser au kyste synovial.
L’examen clinique du poignet et des doigts est en règle normal.
Il peut cependant y avoir une gêne dans la mobilité du poignet à cause de la douleur.
Nous rechercherons toujours un antécédent traumatique éventuel.
La RADIOGRAPHIE est en règle normale (sauf en cas d’ATCD de fracture ou d’arrachement osseux)
L’ECHOGRAPHIE permet d’affirmer le caractère liquidien de la lésion ; elle peut visualiser le pédicule d’implantation sur l’articulation.
L’IRM est parfois nécessaire en cas de kystes occultes (non palpables cliniquement).

Kystes avec pédicule court ou pédicule long en échographie
Kystes avec pédicule court ou pédicule long en échographie

TRAITEMENT

En l’absence de gêne douloureuse ou esthétique, il n’est pas obligatoire d’opérer ces kystes qui peuvent rester stables pendant des mois ou des années, voire disparaître spontanément.

Traitement Médical :

Le port d’une orthèse de repos nocturne peut être utile, dans les phases douloureuses, pour calmer la gêne fonctionnelle. Elle peut également aider à la poursuite des activités sportives chez les jeunes en soulageant le poignet.
La compression nocturne douce par un bandage élastique type Coheban ® est utile dans les phases de remplissage du kyste où l’augmentation de la pression liquidienne peut être source de douleurs et d’inconfort.

Bandage élastique type Coheban

La technique de  » l’écrasement du kyste  » par une pression forte est aujourd’hui totalement abandonnée car cela ne traite pas la cause du kyste. Elle entraine juste son éclatement (douloureux +++) mais il se formera à nouveau immanquablement.
Les injections de corticoïdes dans le kyste, à l’occasion d’une ponction-réinjection n’apportent pas d’élément probant quant à l’utilité de cette technique.

La chirurgie sera décidée si :
– Le kyste est douloureux
– Le kyste est franchement inesthétique et entraîne une gêne dans la vie sociale
– Le kyste est volumineux et surtout s’il est stabilisé en volume depuis 4 à 6 mois.

Traitement Chirurgical :

La chirurgie consiste à effectuer l’ablation du kyste et de sa racine, lieu de son insertion. Il n’est pas rare de retrouver de petits kystes associés dans l’articulation.
Selon les habitudes des chirurgiens, cette ablation peut s’effectuer par voie externe ou par arthroscopie du poignet.
Une chirurgie élégante permettra l’exérèse du kyste sans l’ouvrir et d’obtenir un examen anatomo-pathologique, preuve de la nature synoviale du kyste.
L’ablation du kyste synovial se fait en chirurgie ambulatoire sous anesthésie loco-régionale. L’intervention dure en moyenne 30 mn.
La durée des pansements est de 15 à 20 jours et il ne faut pas mouiller votre main pendant cette période.
Les suites opératoires sont en général simples ; Les quinze premiers jours se passent bien puis vous verrez qu’ensuite, les mouvements du poignet seront plus difficiles à cause de la cicatrisation capsulaire obligatoire.
Quelques séances de rééducation peuvent être nécessaires à ce moment.

Kyste dorsal du poignet avec son pédicule, chaque tendon est respecté
Kyste dorsal du poignet avec son pédicule, chaque tendon est respecté
Kyste antérieur de la gouttière du pouls avec son pédicule rejoignant l'articulation scapho-trapézienne
Kyste antérieur de la gouttière du pouls avec son pédicule rejoignant l'articulation scapho-trapézienne

Les aléas et complications :

– Raideur articulaire persistante du poignet
– RECIDIVE du kyste dans 6 à 20% des cas ; la récidive n’est pas dû à un kyste non enlevé complètement mais bien à la fabrication par la nature et l’évolution d’un nouveau kyste qui peut d’ailleurs se localiser à un autre endroit que le premier.
Au cours de votre consultation, le Dr Renaud Duché discutera des différentes options de traitement actuels et pourra vous aider à opter pour le meilleur traitement en fonction de votre cas particulier.

MON SENTIMENT

Ces lésions sont extrêmement fréquentes et entrainent douleurs ou gêne fonctionnelle et esthétique.

C’est une chirurgie habituelle pour un chirurgien de la main.

Le risque de récidive de la lésion kystique est le seul élément qui ne peut être maîtrisé.

Ma préférence va à la voie externe en cas de chirurgie avec une petite cicatrice transversale qui se dissimulera dans les plis du poignet.