Chirurgie des ongles

La chirurgie des ongles regroupe un ensemble d’interventions ciblant l’ongle et ses structures annexes : lit unguéal, matrice, éponychium ou encore pulpe digitale.

L’objectif est de traiter des pathologies localisées, souvent peu réceptives aux traitements médicaux seuls ou nécessitant un complément à une prise en charge dermatologique, afin de restaurer au mieux la fonction et l’esthétique de l’ongle.

Ce type de chirurgie est particulièrement indiqué en cas d’infection (panaris, abcès), de lésion tumorale ou de traumatisme.

Elle peut également être indiquée chez les personnes présentant des lésions bénignes comme les exostoses, les kystes, ou les dystrophies douloureuses affectant la pulpe et l’ongle.

Ces interventions, généralement réalisées sous anesthésie locale et en ambulatoire, sont adaptées au cas par cas, selon l’origine et la nature de l’atteinte.

Avant toute intervention, un bilan clinique précis est nécessaire pour évaluer la nature de la pathologie et choisir la meilleure stratégie thérapeutique.

Une analyse dermatologique ou une imagerie peuvent être demandées.

Le patient doit signaler toute prise médicamenteuse, en particulier les anticoagulants ou les traitements immunosuppresseurs.

Il est recommandé d’éviter le tabac, qui peut compromettre la cicatrisation, et de prévoir une période de repos après l’acte.

À noter : Certaines séquelles, malheureusement fréquentes, peuvent être complexes à corriger : les résultats ne sont pas toujours garantis. Il est donc important que le patient en soit informé en amont.

Les pathologies liées aux ongles, qu’elles soient traumatiques, dégénératives ou tumorales, peuvent nécessiter des interventions chirurgicales spécifiques pour restaurer la fonction et l’apparence des ongles.

Voici quelques exemples de traitements :

Dystrophie unguéale sur kyste mucoïde

Cette pathologie, localisée entre la troisième phalange et la matrice, peut être traitée par l’exérèse du kyste, permettant ainsi de retrouver un ongle normal.

Dystrophie unguéale sur exostose osseuse de P3

L’intervention chirurgicale consiste en l’élimination de l’exostose, ce qui permet d’améliorer l’apparence et la fonctionnalité de l’ongle.

Synéchie post-traumatique du pouce

Dans le cas d’une synéchie, l’ablation de la lésion, la réfection du lit unguéal et de l’éponychium, ainsi que la pose d’une prothèse d’ongle, permettent une repousse satisfaisante de l’ongle, même après des lésions sévères.

Ongle court (séquelles d’amputation)

Pour les séquelles anciennes d’amputation du doigt, un recul en îlot de l’éponychium permet d’augmenter la longueur visible de l’ongle, sans nécessiter de gestes osseux complexes.

Ongle court et dystrophie douloureuse de la pulpe

Cette chirurgie combine un recul de l’éponychium et un lambeau en îlot pulpaire pour améliorer la longueur de l’ongle et la qualité de la pulpe, en apportant de la peau saine et sensible au bout du doigt.

Tumeur maligne du lit unguéal (carcinome épidermoïde)

L’ablation totale du complexe unguéal, suivie d’une reconstruction en deux temps avec matrice dermique artificielle et greffe de peau, permet une cicatrisation complète et un bon résultat esthétique.

Séquelles traumatiques de fracture ouverte de P3

Lorsque l’ongle est endommagé suite à une fracture ouverte, l’ablation des résidus d’ongle et de la matrice attenante, suivie d’une fermeture par lambeaux cutanés locaux, permet une guérison rapide et améliore l’apparence de la zone affectée.

Ces interventions permettent non seulement de restaurer l’aspect esthétique, mais aussi de rétablir une fonction optimale pour les patients.

Après l’intervention, un pansement protecteur est mis en place pour quelques jours.

Des soins locaux sont à prévoir, ainsi qu’un repos relatif de la main. Le port de gants protecteurs est recommandé dans certaines situations, notamment professionnelles.

Le suivi post-opératoire permet de vérifier la cicatrisation et d’ajuster la prise en charge si besoin.

Les résultats dépendent de la nature de la pathologie traitée et de la complexité de l’intervention.

Parmi les bénéfices constatés :

• Disparition des déformations latérales du doigt et de l’ongle.
• Repousse d’un ongle à la forme normale, malgré les altérations initiales. Il faut en général attendre un cycle complet de repousse, soit 4 à 5 mois, pour évaluer le résultat final.
• Restauration d’une pulpe distale bien matelassée et sensible, essentielle à la fonction du doigt.

Amélioration progressive de la qualité et de la forme de l’ongle.

Comme toute intervention, la chirurgie unguéale comporte des risques : infections, cicatrices douloureuses, ou repousse anormale de l’ongle (dystrophie unguéale).

Une bonne information pré-opératoire est indispensable pour ajuster les attentes du patient et anticiper ces risques.