Chirurgie de l’arthrose du poignet

L’arthrose du poignet correspond à une dégradation progressive du cartilage situé entre les petits os de cette articulation (os du carpe). Elle peut apparaître à la suite d’un traumatisme, comme une fracture, ou se développer de manière spontanée avec le temps.

Lorsque les douleurs deviennent chroniques et que les gestes du quotidien deviennent difficiles, une prise en charge chirurgicale peut être envisagée.

Qu’est-ce que la chirurgie de l’arthrose du poignet ?

La chirurgie de l’arthrose du poignet a pour objectif de réduire les frottements douloureux entre les surfaces articulaires abîmées.

Deux grands types d’interventions peuvent être envisagés :

  • La chirurgie antalgique : des gestes de dénervation peuvent être réalisés pour diminuer la douleur en sectionnant de petites branches nerveuses. Cette solution ne traite pas l’arthrose, mais peut apporter un soulagement durable sans compromettre les options chirurgicales futures. L’arthroscopie du poignet est également utile pour aider au diagnostic, laver l’articulation et parfois traiter dans le même temps.
  • La chirurgie palliative : elle consiste à supprimer, fusionner ou remplacer les zones articulaires les plus atteintes, dans le but de restaurer une fonction correcte du poignet.

A qui s’adresse la chirurgie de l’arthrose du poignet ?

Une intervention chirurgicale est envisagée lorsque les traitements médicaux ne permettent plus de préserver une fonction du poignet compatible avec les activités du quotidien ou l’exercice professionnel.

Plusieurs options chirurgicales peuvent répondre à une même problématique, selon le profil du patient et l’évolution de l’arthrose.

De nombreuses interventions peuvent être envisagées pour traiter et soulager l’arthrose du poignet. Au cours de votre consultation, le Dr Renaud Duché vous donnera tous les éléments d’information et vous guidera dans le meilleur choix thérapeutique lié à votre état.

Voici les plus fréquentes :

Intervention de SAUVE-KAPANDJI

Réalisation d’une fusion (Arthrodèse) entre le radius et la tête de l’ulna. La résection au-dessus d’environ 1 cm de segment de l’ulna permet de conserver les mouvements de prono-supination.

RÉSECTION DE LA PREMIÈRE RANGÉE DES OS DU CARPE

Cette technique permet de remettre en charge la tête du capitatum dans la fossette lunarienne du radius et de conserver ainsi une certaine mobilité du poignet. Le principe est de supprimer les zones où l’arthrose entraîne des frottements douloureux à cause de l’usure. Aucun raccourcissement n’est visible cliniquement et cette intervention donne de bons résultats pendant de longues années.

Un implant RCPI peut être utilisé dans cette intervention pour resurfacer la tête du capitatum si l’arthrose l’avait également usé

SCAPHOÏDECTOMIE ET ARTHRODÈSE 4 os

Cette technique est basée sur l’ablation du scaphoïde, le plus souvent en raison d’une arthrose radio-scaphoïdienne ou d’une pseudarthrose et pour éviter que le carpe ne se disloque après ce geste, nous réalisons la fusion des 4 os internes (Lunatum, capitatum, hamatum, triquétrum) ce qui permet de maintenir la hauteur du carpe et de conserver une certaine mobilité.

INTERPOSITION pour ARTHROSE STT

En cas d’arthrose douloureuse STT, les implants d’interposition en pyrocarbone sont une solution élégante. Le geste chirurgical associera la régularisation minimale des surfaces usées par l’arthrose et la mise en place d’un implant destiné à supprimer le frottement des 2 os l’un en face de l’autre.

L’implant STPI est plus épais, l’implant Pyrocardan est plus fin et leur design est un peu différent.

INTERPOSITION pour ARTHROSE RADIOSCAPHOIDIENNE

Cette technique trouve ses indications dans l’arthrose radio-scaphoïdienne débutante ou dans les pseudarthroses du pôle proximal du scaphoïde.

Cet implant APSI en pyrocarbone occupe l’espace libéré par la résection osseuse sur le scaphoïde et le maintien tout en supprimant le conflit douloureux lié aux zones de frottement.

PROTHÈSE DE POIGNET

En cas d’impossibilité de réalisation de toutes les interventions d’arthrodèses partielles, d’interposition ou de résection, et si l’on souhaite conserver une certaine mobilité du poignet, la prothèse de poignet peut être proposée pour tenter de soulager les douleurs liées aux frottements multiples intra-carpiens.

ARTHRODÈSE DE POIGNET

Si véritablement, nous pensons qu’aucune des interventions permettant de conserver une certaine mobilité de poignet n’est possible et si les aléas liés à la mise en place d’une prothèse de poignet paraissent important pour le patient, alors la réalisation d’une ARTHRODESE de poignet reste une bonne solution pour supprimer les douleurs dans les arthroses ultimes et diffuses.

Cette intervention, certes bloquante car supprimant toutes les mobilités en Flexion/extension et inclinaisons radiales/ulnaire, est parfois la solution ultime devant la dégradation majeure d’un poignet douloureux.

La prono-supination est cependant conservée et permet une utilisation fonctionnelle de la main.

Ces arthrodèses sont généralement fixées à 20 ou 30° d’extension ce qui est la position physiologique pour de nombreux gestes de la vie courante (écrire, conduire, boire, manger).

Suites post-opératoires de la chirurgie de l’arthrose du poignet

Les suites dépendent du type d’intervention. Une immobilisation temporaire du poignet est souvent nécessaire, suivie de séances de rééducation pour récupérer force et fonction.

Des traitements antalgiques sont prescrits afin de de limiter au maximum les douleurs.

Le retour aux activités manuelles se fait progressivement, selon les cas.

Quels sont les éventuels risques et complications de la chirurgie de l’arthrose du poignet ?

Comme toute chirurgie, il existe un risque d’infection, d’hématome, de raideur articulaire ou d’algodystrophie. Le risque de non-consolidation ou d’usure des implants est également possible à moyen ou long terme.

Un suivi régulier est essentiel pour ajuster la prise en charge.

Mon sentiment

L’examen clinique d’un poignet doit être fait par un chirurgien de la main.

C’est une articulation complexe puisque possédant de multiples petites articulations.
Nous avons vu qu’il existe de multiples interventions possibles pour modérer voire supprimer les douleurs tout en tentant de conserver une mobilité utile.

Nos choix thérapeutiques seront toujours guidés par votre situation personnelle (travail manuel, sportif, côté dominant ou dominé, etc …).

Les propositions chirurgicales seront toujours graduelles, soit du plus simple au plus sophistiqué. Nul ne peut prévoir l’évolution d’une arthrose du poignet ni sa vitesse de dégradation. Aussi, il est sage de toujours raisonner en gardant en réserve les interventions majeures si de petits gestes peuvent vous faire garder quelques années de plus sans douleurs excessives.

Il n’est pas rare qu’un poignet arthrosique bénéficie de plusieurs interventions au cours d’une vie.